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Landskron

Le château de Landskron reflète l’histoire turbulente de la région. Mentionné dans une charte de 1297, les Vitzum (chevaliers de Bâle et vassaux du comte de Ferrette) en sont les seigneurs. Mais sa position stratégique, au sommet d’une colline entre la France et la Suisse permettant le contrôle de la région du Sungdau et de la ville de Bâle, entraîne la succession de grandes familles locales et l’intérêt des puissances européennes. Au milieu du 15ème siècle, les Reich von Reichenstein, vassaux des Habsbourg, font modifier le château médiéval en forteresse pour faire face aux puissances voisines.
Au cours de la Guerre de Trente Ans (1618-1848), le Landskron est occupé par les Autrichiens, les Suédois, puis les Français. Le traité de Westphalie (1648), censé donner le château aux Margraves de Bade, est conservé par les Français. Modernisé par Vauban, le château est transformé en place forte de garnison et prison d’État.
Pendant les guerres napoléoniennes, le château est bombardé en 1813, puis démantelé en 1814 par les Autrichiens. Vendu aux enchères, la ruine sert de carrière et est finalement rachetée en 1857 par un privé permettant la fin de son démantèlement.
En 1923, le château est classé Monument historique, mais n’empêche pas les propriétaires d’y installer une colonie de singes. Cet élevage insolite est finalement abandonné avec le rachat des ruines en 1984 par l’association Pro Landskron, qui en assure depuis sa restauration et son animation.
La forteresse du Landskron est érigée à 540 m d’altitude sur les pentes d’une colline du Sundgau, à la lisière de la frontière franco-suisse. Très peu d’éléments architecturaux sont parvenus du château primitif du 13ème siècle, si ce n’est la tour d’habitation de plan carrée construite sur le piton rocheux calcaire, suite à un tremblement de terre en 1356.
Au 16ème siècle, le château médiéval est modifié par les Reich von Reichenstein, qui transforment la tour d’habitation en plate-forme d’artillerie avec des murs renforcés de plusieurs mètres d’épaisseur. Le site est également agrandi avec l’apparition au Nord-Est d’un palais d’habitation, et à l’Est d’une seconde cour fermée de hauts murs et de tours circulaires renfermant les écuries.
À la fin du 17ème siècle, le château subit de nouvelles transformations pour accueillir la garnison et la prison d’État selon les plans de Vauban qui ajoute au Sud de la forteresse des redoutes et des bastions (fortifications extérieures).
Bombardé puis démantelé pendant les guerres napoléoniennes, le château est aujourd’hui en ruine et fait l’objet de chantiers de sécurisation et de restauration.
Le Landskron, la Bastille de l’Alsace
Des prisonniers politiques ou sous l’ordre du Roi ont été enfermés à partir de 1690 dans cette prison royale. On raconte qu’un certain Bernard Duvergier de Soubardon, né en 1737 à La Nouvelle-Orléans était l’un d’entre eux. Cet officier, installé à Versailles lors de la perte de la Louisiane par la France, serait tombé éperdument amoureux d’une jeune Dame de la cour… Malheureusement pour lui, cela n’était pas du goût d’un ministre qui le fît envoyer en prison de 1769 à 1790.
Quant à sa belle et jeune Dame, elle aurait passé pendant ces vingt ans à rechercher son cher et tendre dans toute la France. Elle finit par le retrouver au Château de Landskron grâce à l’aide de Bad Fluh, un aubergiste qui organisa l’évasion avec l’aide de quelques compagnons. Malgré sa sortie, Bernard Duverguier décède après quelques semaines de répit dans un hôpital à Strasbourg…
Aujourd'hui l'association compte environ mille membres – tous copropriétaires de la ruine. Le siège de l'association est situé à Leymen en France. Conséquence logique de la proximité de la frontière, l'association se compose d'une section française et d'une section suisse. Elle peut être considérée comme un bon exemple de collaboration transfrontalière.
Beaucoup de projets, des plus petits aux plus grands, ont pu être réalisés non seulement grâce aux cotisations des membres, mais surtout aux innombrables heures de travail des bénévoles et aux dons généreux de nombreux sponsors. Ces restaurations viennent s'ajouter aux tranches de rénovations qui bénéficient d'un soutien des pouvoirs publiques. L’association a pour prochain chantier la restauration de la poudrière.
L’association réalise également des animations pendant la période estivale.
Des références disponibles à la Bibliothèque Départementale du Bas-Rhin :
- Naissance et premières années des deux Landskron près de Leymen (Haut-Rhin) aux alentours de 1300 / WILSDORF Christian - Fédération des sociétés d’histoire et d’archologie d’Alsace - (Revue d’Alsace n°122)
Quelques ouvrages de références sur le château : - Le Landskron, prison d’État/ Reinach-Hirtzbach M. de. - Société d’Histoire et du Musée de la ville et du canton de Huningue, 1971, 19, p. 81-88.
- Le Landskron : une balade à travers les ruines et l’histoire. Leymen : Association Pro Landskron, 1996.