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Girsberg

Le château fort de Girsberg, situé sur un piton rocheux entre les châteaux de Saint-Ulrich et de Haut-Ribeaupierre, est élevé par les Ribeaupierre à la fin du 13e siècle et appelé "Stein" (pierre). Endommagé par la foudre en 1288, le château est abandonné, puis cédé aux Girsberg au début du 14e siècle, qui le reconstruisent. Le château est alors nommé Girsberg du nom de ses occupants.
Il reste en leur possession jusqu'en 1422 (sauf entre 1304 et 1316, période pendant laquelle il revint aux Ribeaupierre), date à laquelle il est repris définitivement par les Ribeaupierre à la suite d'une dispute et d'un siège où le dernier Girsberg trouve la mort.
Le donjon est surélevé au 15e siècle, le château étant encore habité au début du 16e siècle par les serviteurs de Maximin II, mort en 1517. Par la suite le château est abandonné et subsiste à l'état de ruines.
Le château devient classé Monument Historique en 1892.
L'édifice se trouve au sommet d'un piton rocheux accusant une forte dénivellation du nord vers le sud. Un fossé borde la face nord, où se trouvait l'entrée. Le château comprend un donjon pentagonal à l'extrémité du rocher, poursuivi au sud par un premier logis dont le mur oriental est renforcé par une tour demi-circulaire, puis par un second logis dont le mur ouest a conservé des corbeaux d'étage à l'intérieur.
Le donjon est construit en pierres à bossages de granite et de grès, le niveau supérieur en moellons irréguliers. De plan carré à l'intérieur, il est percé d'une porte rectangulaire au sommet des murs du 13e siècle.
Le logis de plan rectangulaire irrégulier, suivant la formation du rocher, est divisé en deux parties par un mur transversal, percé d'un passage. Le mur ouest est percé de fenêtres ébrasées, le mur sud d'une porte et d'une fenêtre. Des corbeaux situés au-dessus des fenêtres marquent l'emplacement d'un plancher d'étage. Sur le mur sud du logis, une niche en grès monolithe est couverte d'un linteau en mitre, gravée d'un tau. Cette niche, découverte en 1927 a été placée à cet endroit lors de la dernière restauration.
Les deux frères dans les châteaux de saint Ulrich et Girsberg et la flèche mortelle
À l’époque où les châteaux de Ribeauvillé étaient encore parés de tous leurs atours, vivaient deux frères dans deux des trois castels. Léon résidait dans la forteresse de Saint-Ulrich, tandis que Jean était sur l’éperon du Girsberg. Tous deux s’adoraient et passaient le plus clair de leur temps ensemble, et de préférence à la chasse, activité qu’ils aimaient avec passion.
Un jour, ils entendirent qu’un ours avait été vu dans la vallée de Sainte-Marie, et bien sûr ils décidèrent immédiatement d’aller le chasser dès le lendemain. Selon leur habitude, le premier réveillé avertirait le second en tirant une flèche dans l’auvent de la fenêtre de son frère. L’opération était facile, les deux châteaux se trouvant à peu de distance, de part et d’autre d’un profond ravin.
Dès le lever du jour, Léon s’éveille et prend son arbalète pour avertir son frère. Il vise l’auvent de la fenêtre du Girsberg où se trouve Jean. Malheureusement celui-ci a choisi le même moment pour faire de même. Au moment où Jean ouvre sa fenêtre, il tombe, mort, un carreau en plein cœur.
Depuis ce jour, quand le vent souffle sur les hauteurs de Ribeauvillé, le promeneur peut entendre se superposant aux bruits du vent, le sifflement du carreau de l’arbalète, les pleurs du meurtrier et les cris de la chasse infernale qui le poursuit inlassablement.