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Birkenfels

Le château est construit entre 1260 et 1262 par un certains Albrecht Beger, ancien maire de Strasbourg de 1233 à 1255 et membre de la famille des Beger, une importante famille ministérielle épiscopale strasbourgeoise. Cependant, le château repose sur des terres qui appartenaient à la ville d’Obernai spolié de ses droits sur les terres et forêts environnante par la famille Beger.
Pour régler la situation, le roi du Saint-Empire romain Rodolphe 1er de Habsbourg offre le fief de Bergfels et sa forêt environnante à Burkhard Beger en échange de redevances annuelles pour la ville d’Obernai dès 1289.
En 1434, un document qualifie le château de ruine, confirmé par une paix castrale signée en 1441 entre les châteaux de Geipolsheim et Schwarzenberg qui omet de mentionner le Birkenfels. Des traces sur les pierres indiquent que le château a subi un violent incendie.
Le château est reconstruit et la présence d’un bailli (officier qui rendait la justice au nom du seigneur) est mentionné dans un document de 1465 afin de défendre les biens de la famille de Beger en procès depuis 1441 avec la ville d’Obernai.
De nouveau, un document daté de 1521 qualifie le château de ruine. Les données archéologiques confirment que le château n’est plus habité depuis le 16e siècle suite à la Guerre de Trente ans (1618-1648) et au manque d’entretien.
En 1814, lors de la déroute napoléonienne, les ruines du château servent de replis aux partisans de Nicolas Wolf, ancien maire de Rothau, qui retarde les troupes de la coalition.
Les ruines du château du Birkenfels sont classées Monument Historique depuis 1984.
Le Birkenfels est bâti à 675 mètres d’altitude, au flanc du Kienberg, sur un éperon montagneux aux pentes relativement faibles et surmonté par un groupe de rochers fissurés et peu élevés. Sur le plus grand rocher repose le corps de logis ainsi que le donjon. En dessous, au niveau de la terrasse se trouve l’avant-château avec la cour, quelques pièces, et la muraille avec sa porte d’entrée.
Le château dispose de murs d’enceinte et d’un chemin de ronde qui protègent la cour et l’accès au logis.
Les propriétaires avaient pour objectif de construire un donjon adjacent au logis. Mais pour des raisons inconnues, sa construction est interrompue et laissée inachevée. La base du donjon dispose de latrines, un dispositif très rare pour ce type de structure qui privilégie l’aspect défensif plutôt que l’aspect résidentiel.
Le corps de logis forme un trapèze irrégulier de 16 mètres de long sur 9 mètres de large sur le front Sud et 6.50 mètres sur le front Nord. Le logis comprend trois niveaux : le premier niveau est équipé de défense aux murs percés de dix meurtrières à niche et les deux suivants sont des parties résidentielles agrémentées de larges fenêtres rendant le logis vulnérable. Ainsi, le Birkenfels est avant tout un château résidentiel bien qu’il dispose d’éléments fortifiés.
Depuis 1973, l’association pour la sauvegarde de l’Architecture Médiévale a entrepris des travaux de restauration sur le mur d’enceinte de la basse-cour et la tour palière.
Quelques années plus tard, l’association pour la Conservation et la Rénovation du Château du Birkenfels est créé afin de sauver les ruines menacées de s’effondrer.
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